Natif de Lyon et passé par l’OL durant sa formation, l’attaquant du FC Metz Georges Mikautadze s’apprête à retrouver le club de son enfance samedi (15h30) au Groupama Stadium. En attendant, l’international géorgien de 22 ans s’est confié à La Causerie.


Le FC Metz réalise une première partie de saison assez mitigée (sixième, à onze points du leader havrais) alors que sur un plan individuel, tu t’es en partie révélé aux yeux du public français, comment vis-tu tout ça ?

Le collectif passe évidemment avant tout. On fait un début de saison mitigé, c’est vrai. Je pense que nous avons besoin de prendre nos marques et de bien nous connaître. Individuellement, je suis plutôt content de ce que je fais. Il y a des buts, des passes décisives. Maintenant, il faut continuer. J’ai eu aussi une mauvaise passe qui a pas mal duré. On sait que notre retour dans le haut du tableau passera par des séries de victoires.

Penses-tu avoir besoin de digérer les attentes et nouveaux éloges à ton sujet ?

Non, pas spécialement. Quand j’étais à Seraing, même en D2, j’ai commencé très fort et ça parlait déjà beaucoup. Ça ne m’a jamais coupé dans mon élan. Simplement, je dois mettre tous les ingrédients pour être décisif le plus souvent possible.

Comment expliques-tu que l’équipe soit capable d’enchanter puis d’être très décevante à d’autres moments, parfois dans le même match ?

La clé se trouve dans notre gestion des différentes périodes des matchs. Parfois, on ne gère pas bien les temps forts/temps faibles. Pour moi, ce ne sont « que » de petits ajustements à faire.

Plusieurs fois, tu es tout de même parvenu par de beaux exploits individuels à sortir l’équipe de situations délicates. T’attendais-tu à avoir autant de responsabilités cette saison à Metz ? 

Je considère que ce qui s’est passé l’été dernier est derrière moi (le FC Metz avait décidé de le prêter à nouveau après une saison 2020-2021 réussie à Seraing durant laquelle il avait fini meilleur buteur de D2 belge). Oui, je m’attendais à avoir des responsabilités. Je savais que j’étais capable d’aider le FC Metz et d’être décisif ici.

(Source : FC Metz)

Communiquais-tu avec le club au cours de la saison dernière ? T’a-t-on assuré qu’on compterait enfin sur toi cette saison ?

Non, pas particulièrement.

Que gardes-tu de ces deux années en Belgique ?  

Je suis parti d’ici petit garçon et je suis revenu homme. Sur le terrain, j’ai progressé dans tous les domaines, que ce soit offensivement ou défensivement mais aussi et surtout sur les points forts que j’avais déjà.

À quelles difficultés as-tu pu être confronté là-bas ?

Quand tu démarres en trombe, il faut faire attention à garder la tête sur les épaules. Ma famille a été très importante pour ça.

À l’été 2021, comment vis-tu le fait d’être renvoyé en prêt à Seraing après une année passée à casser la baraque en D2 belge ? Dans quel état d’esprit es-tu au moment d’y retourner ?

Quand j’ai appris ça, je ne me suis pas flagellé. C’est vrai que je voulais jouer en Ligue 1 avec Metz et montrer à tout le monde que j’étais capable de ça. Des choix ont été faits. Je les ai respectés. À Seraing, j’ai retrouvé un club que je connaissais très bien, qui montait en première division. Je me suis fixé tout de suite l’objectif de réussir en D1 belge, ce que j’avais réussi en D2 la saison d’avant.


« Ça aurait peut-être aussi été une bonne chose de commencer à jouer en Ligue 1 mais c’est du passé. Je regarde vers l’avant maintenant »


À l’époque, comment le FC Metz t’annonce que tu n’entres pas dans les plans ?

Le championnat avait repris et je voyais que le coach Antonetti ne comptait pas sur moi, que je n’entrais même pas en jeu. J’ai eu une discussion avec lui et on a décidé d’un commun accord de ce prêt.

Avec du recul, te dis-tu que c’était finalement une bonne chose ?

Oui et non. Ça aurait peut-être aussi été une bonne chose de commencer à jouer en Ligue 1. C’est du passé. Je regarde vers l’avant maintenant.

Quelles différences vois-tu entre le championnat belge et la Ligue 2 ?

Il n’y a pas de grandes différences. Hormis les gros clubs comme Bruges, Anderlecht ou La Gantoise, c’est finalement assez proche de la Ligue 2.

Es-tu surpris de voir Bruges marcher aussi fort en Ligue des Champions ?

Oui, quand même. Je me souviens de notre confrontation la saison dernière. On avait perdu 3-2 mais on les avait mis en difficulté. Ça fait plaisir pour eux, c’est bien pour le championnat.

(Source : Belga)

Pendant ton aventure belge, tu as également la chance de goûter à la sélection géorgienne, comment se sont passés tes débuts et tes premiers échanges avec Willy Sagnol ?

Très bien. Hormis une petite blessure que j’avais eue à l’époque, c’était évidemment une super expérience. En amont, j’avais pas mal échangé avec Willy Sagnol. Il m’avait notamment contacté pour savoir si je voulais venir en sélection, me disant qu’il comptait sur moi. J’ai tout de suite accepté et ça se passe très bien.

En sélection, tu côtoies également l’une des nouvelles coqueluches du football européen, Khvicha Kvaratskhelia…

Oui, c’est vraiment un super joueur. On le savait déjà mais le grand public commence à le voir. C’est très bien pour le football géorgien d’avoir un emblème comme lui. Il faut qu’il continue comme ça. D’ailleurs, plus globalement, une très belle génération est en train de s’affirmer et va être amenée à découvrir le très haut niveau rapidement.

Vois-tu un gros potentiel à la sélection sur les années à venir ?

Oui ! Avant la défaite en match amical face au Maroc avant la Coupe du monde (3-0), on restait sur une série de onze matchs sans défaite. On roule sur tout en ce moment. Il faut qu’on continue comme ça. C’est de bon augure pour la suite. On a une super équipe de jeunes encadrés par quelques joueurs expérimentés. Tout le monde s’entend bien, c’est vraiment top.

Il paraît que Willy Sagnol est en passe de devenir une légende en Géorgie…

Il apporte ce qu’il a appris en tant que joueur et en tant qu’entraîneur. Il a une énorme expérience. C’est bénéfique pour nous.


« J’ai travaillé encore plus ma technique et j’ai appris à être plus malin que les autres. Je me suis rendu compte que je n’avais pas besoin de rentrer dans les duels, j’ai appris à les éviter »


En mars 2021, pour ta première sélection avec la Géorgie, tu as la chance de jouer face à la Suède d’un certain Zlatan Ibrahimovic, comment as-tu vécu le moment ? 

Pour l’anecdote, il est sorti lorsque je suis rentré sur le terrain. Je n’ai donc pas fait vraiment attention à ça. J’étais très concentré sur mon entrée, on était menés 1-0. Sur le moment, je n’ai pas vraiment calculé ça. C’est après, quand j’ai revu le match, que j’ai réalisé.

Quels sont tes modèles ou tes idoles d’enfance à ton poste ?

J’ai toujours adoré Cristiano Ronaldo. C’est un modèle de professionnalisme. Sans son immense travail, il ne serait certainement pas devenu ce qu’il est aujourd’hui.

(Source : Icon Sport)

Préfères-tu marquer ou faire marquer ?

(Rires). Les deux. À la base, je dirais plus marquer mais j’adore aussi passer.

Comme Karim Benzema, Alexandre Lacazette, Anthony Martial ou Amine Gouiri pour ne citer qu’eux, tu es un numéro 9 passé par le centre de formation de l’OL qui aime énormément participer au jeu. Est-ce ton passage au centre de formation de l’OL qui veut ça ?

Je ne sais pas. Je pense que c’est quelque chose qui est propre à chaque joueur. Certains attaquants sont passés par Lyon et n’aiment pas pour autant beaucoup toucher le ballon. J’ai toujours aimé ça, dribbler et faire plein de choses avec, c’est mon football à moi.

Pas de secret particulier pour la formation lyonnaise donc ?

Non, je ne pense pas.

Pourquoi ça ne l’a pas fait pour toi à l’OL ?

À l’époque, j’avais des problèmes de croissance. J’étais petit et tout frêle. C’était compliqué au poste de numéro 9. Les centres de formation français recherchaient davantage des numéros 9 physiques. C’est en grande partie dû à ça. Par ailleurs, tout se passait bien. J’avais déjà ma technique, je savais marquer des buts. C’est physiquement que ça pêchait.

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Cette limite a-t-elle permis de progresser encore plus ?

Bien sûr. J’ai travaillé encore plus ma technique et j’ai appris à être plus malin que les autres. Je me suis rendu compte que je n’avais pas besoin de rentrer dans les duels, j’ai appris à les éviter. 

Quel est ton meilleur souvenir à l’OL ?

(Il réfléchit). Pour citer une anecdote, une fois, on était en tournoi dans je ne sais plus quelle catégorie. À l’époque, je marquais souvent. À un moment, j’allais rentrer en jeu et sur le bord, une personne du club qui s’occupait de noter les scores m’a dit qu’elle m’avait déjà noté buteur avant que je rentre. Je ne l’ai pas fait mentir, j’ai marqué (rires).

Aujourd’hui, quels sont tes objectifs et tes rêves ?  

Je ne rêve pas d’un club en particulier. J’aimerais jouer en Premier League un jour. Mais avant cela, l’objectif est de remettre le FC Metz en Ligue 1. Individuellement, je souhaite faire partie des meilleurs buteurs et des meilleurs joueurs de Ligue 2.

(Source : Pascal BROCARD / Républicain Lorrain)

Crois-tu encore en la montée cette année ?

Bien sûr. C’est vrai qu’on a du retard mais si on commence à faire des séries et que ça ne va pas fort devant, on va revenir. Tout le monde reparlera de la montée. Là, ce n’est plus trop le cas mais ça va revenir, je ne m’en fais pas.

Quelle relation as-tu avec Laszlo Boloni ?

J’ai une très bonne relation avec lui. On échange beaucoup, que ce soit quand ça va très bien mais aussi quand ça va moins bien. C’est vrai qu’on travaille énormément défensivement mais on bosse aussi offensivement à l’entraînement. De toute façon, tu es obligé si tu veux gagner des matchs.

Propos recueillis par Adrien Cornu

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