Le boxing day à la française n’a pas été une franche réussite pour la LFP. À tel point que cette initiative ne sera pas reconduite la saison prochaine. Pourtant, cette période a souri à un homme : Jonathan David. Avec un but et une passe décisive en deux rencontres, le Canadien du LOSC a permis aux siens d’engranger quatre points et, donc, de se relancer dans la course à l’Europe.

S’il parvenait à qualifier les Dogues pour une campagne européenne, Jonathan David offrirait un beau cadeau de départ à un club qui lui a permis de se révéler sur le Vieux continent. Un transfert cet été n’est plus une chose abstraite, son agent Nick Mavromaras l’ayant confirmé sur Radio-Canada en fin d’année 2022 : « Pour nous, l’objectif est de terminer la saison à Lille, mais ce sera sa dernière saison là-bas. »

(Crédit : Getty)

Si aujourd’hui, David fait partie des meilleurs attaquants de Ligue 1, son adaptation n’a pas été un long fleuve tranquille. « Il a fallu qu’il apprenne les contacts, qu’il muscle son jeu dans les duels, ce qu’il faisait moins à La Gantoise », expliquait Christophe Galtier à L’Équipe en septembre 2021.

Le montant déboursé par le LOSC (27 millions, le plus gros transfert du club) pour s’attacher ses services est venu ajouter une pression supplémentaire sur les épaules du Canadien. « À un moment, on s’est posé et on a discuté. C’est un garçon bien éduqué, sensé, respectueux. Mais on a le sentiment que la pression glisse sur lui. Il a fallu élever la voix, deux, trois fois. Il a beaucoup écouté. N’a pas réagi. Il était mis devant ses responsabilités. Je lui ai dit qu’il devait rendre une partie de l’investissement fait par le club », ajoutait l’entraîneur devenu champion de France avec Jonathan David. Repositionné aux côtés de Burak Yilmaz, celui qui a vécu son enfance à Haïti retrouve des couleurs et en fait voir de nombreuses aux défenseurs se trouvant devant lui. Cet été, l’arrivée de Paulo Fonseca marque un tournant pour le numéro 9 lillois. Les principes de jeu de l’entraîneur portugais sont en parfaite adéquation avec le style Jonathan David. 

UNE RENAISSANCE TACTIQUE SOUS FONSECA

Aligné en tant qu’ailier droit en début de saison, le Canadien dispose d’une liberté quasi totale. Bien épaulé par Akim Zedadka qui, grâce à son volume de jeu, apporte de la largeur lors des phases offensives, Jonathan David repique dans l’axe dès qu’il en a l’occasion. Mais, un épisode extra sportif va couper court les plans de Paulo Fonseca. Exit Mohamed Bayo, aperçu en boîte de nuit avant le choc contre le PSG, retour de David à la pointe de l’attaque… et ce, sans point d’appui comme à ses débuts avec le LOSC. « Il peut jouer dans différentes positions. C’est un joueur vraiment intelligent qui comprend le jeu, l’espace, le timing », décrypte le tacticien portugais dans les colonnes de La Voix du Nord

Crédit : L’Équipe

Son adaptation est totale. Dans un style proche de celui qui l’a fait se révéler en Belgique, “Jo Da” attaque régulièrement la profondeur. Par conséquent, il se retrouve plus souvent face au but qu’à ses débuts avec Galtier ou sous Gourvennec. 

« Avec le coach Fonseca, notre jeu est beaucoup plus offensif, on cherche davantage à posséder le ballon et ça me laisse plus de chances de m’exprimer, de montrer mes qualités et de tenter plus de choses », confiait à So Foot celui qui a disputé sa première coupe du monde en décembre dernier avec le Canada. Avec déjà dix réalisations en Ligue 1, Jonathan David est chirurgical devant le but et fait honneur à son surnom… « The Iceman ». 

LA COUPE DU MONDE 2026 EN LIGNE DE MIRE

Son surnom d’homme de glace, en bon français, le jeune au dégradé aussi soigné que ses frappes le doit à John Herdman, le sélectionneur du Canada, avec qui l’attaquant lillois aura cohabité pendant deux semaines en novembre lors de la Coupe du monde au Qatar. Quinze jours plutôt compliqués pour le Canadien qui n’arrivera pas à peser sur le plan offensif. Jonathan David ne sera que l’ombre de lui-même. 

Qu’importe, la véritable échéance pour le Canada ne débutera que dans quatre ans pour Les Rouges. « On a de très bons joueurs, une très belle génération. Les bons joueurs ont envie de faire partie de ça et certains choisissent de jouer pour le Canada », détaille celui qui portait le numéro 20 au Qatar.

Crédit : Radio Canada

À l’été 2026, tous les projecteurs du football mondial seront braqués sur le Canada (entre autres puisque c’est un trio de pays [États-Unis, Mexique et Canada] qui organise la Coupe du monde). Le Mondial de cet hiver a permis aux coéquipiers de Jonathan David de se montrer. « Nos joueurs ont été vus. Nous savons que les gens du monde entier regardent ce pays en disant : ‘’Wow, ils ont de bons jeunes joueurs talentueux’’ », expliquait John Herdman lors de son ultime conférence de presse qatarienne. 

Selon Jonathan David, « le plus beau est encore à venir ». Cette phrase peut aussi bien s’appliquer à la sélection canadienne qu’à sa carrière. Reste désormais à savoir quels vont être les prochains stades que « The Iceman » va climatiser. 

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